L'école

 


Janvier 2024

Malgré la dégradation de la situation le dernier mois sur les frontières du Sud Liban et les différents documentaires et reportage sur les chaînes des TV au Liban par rapport aux fêtes de Noël, nouvel an et l'Epiphanie qui montrent la tristesse et la peur des villageois chrétiens et l'absence de tout ce qui est fête et joie, l'école des Saints Cœurs d'Ain Ebel a pu faire encore une fois la différence en organisant une fête EXCEPTIONNELLE le samedi 23 décembre 2023 pour 500 personnes et a rendu possible ce qui paraissait impossible.

En fait, c'est grâce à la Finul française qu'on a pu avoir une trêve de 8 heures afin d'assurer l'escorte et la sécurisation des 200 enfants avec leurs parents et fêter ensemble Noël. Plus de 120 soldats de la Finul française, polonaise et irlandaise avec l'armée libanaise ont été à l'école. Au programme : une animation avec une parade, distribution des cadeaux et déjeuner.

La presse libanaise et la presse étrangère ont parlé de cet événement exceptionnel qui a été qualifié de "parenthèse enchantée" en pleine guerre.

J'ai été surprise par nos jeunes du  secondaire, membres du Groupe Missionnaire de l'école qui ont eu le courage de monter à Ain Ebel (eux qui ont quitté leurs villages dès la première semaine de la guerre et sont descendus à Beyrouth) juste pour m'aider à accueillir les enfants et leurs parents et organiser avec moi la journée. Ils sont ensuite descendus le jour même.

Une vidéo (https://www.facebook.com/share/v/KhKVryrmy5fCKRZY/?mibextid=sPqcTx) a été réalisée présentant une chanson en français et en arabe composée par les enseignants et les élèves. Un chant d'espoir au milieu des bombardements à Aïn Ebel (où les vitres de l’école ont été brisées)!

Quant à l'école après les vacances, la plupart des parents sont très reconnaissants de ce que la direction et les enseignants ont pu faire pour sauver l'année scolaire.

Une série de formations numérique et de l'Intelligence Artificielle ont été données aux enseignants. Nous étions la première école qui a assuré un enseignement numérique durant la guerre avec un niveau très élevé.

Tous les parents sans exception nous ont rejoints sur la plateforme alors que les autres écoles envoient les notions via WhatsApp sans faire un suivi avec leurs élèves. Vu les échos positifs, la chaîne télévisée MTV qui est très connue au Liban a fait un reportage de l'école pour montrer comment malgré la guerre la direction a pu mettre une stratégie de travail pour un suivi méticuleux du travail des élèves.

Novembre 2023

Malheureusement la situation s'aggrave et devient de plus en plus dangereuse et difficile.

Depuis deux semaines, on a perdu trois filles de nos élèves tuées par Israël. C'était un choc pour nous et pour leurs amis. Les enfants sont traumatisés. 

Une semaine avant la guerre nous avions 

1. Organisé des formations sur l'Intelligence Artificielle et nous avons proposé plus de 20 outils à nos enseignants. 

2. Participé aux activités de la Francophonie au centre culturel français où les télévisions furent surprises par le bon niveau de nos élèves. Après la deuxième semaine de guerre, sept de nos élèves ont profité d'un séjour culturel en France pour une semaine puisqu'ils ont été parmi les 15 premiers qui ont excellé dans le concours de la Francophonie. 

Nous organisons maintenant : 

1. des rencontres de prière avec les enseignants et les parents via ZOOM en ligne pour être un signe d'espérance. 

2. Des formations hebdomadaires à nos enseignants pour assurer une qualité d'enseignement en ligne et un suivi méticuleux des élèves. C'est grâce à une stratégie urgente de travail réfléchie par le conseil de direction et grâce au suivi des responsables des cycles et au zèle et au professionnalisme de nos enseignants que nous avons pu garder tous les parents chez nous jusqu'à maintenant, alors que les écoles des alentours ont perdu leurs élèves car ils n'étaient pas prêts à donner des cours en ligne. 

Octobre 2023

Depuis les évènements meurtriers perpétrés par le Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, la région toute entière a été plongée dans un climat d’incertitude et de violence. Au Liban Sud, le Hezbollah, partisan de la cause palestinienne et ennemi d’Israël, a très rapidement pris part au conflit par les armes à la frontière du sud du Liban. 

Depuis près d’un mois, les deux parties se défient quotidiennement ignorant le désarroi et la peur des populations locales qui, une nouvelle fois, se retrouvent au centre d’un conflit qu’elles n’ont pas choisi. Traumatisés par la guerre de 2006 contre Israël et angoissés par le risque croissant d’escalade de la violence, les libanais du Sud du pays ont pris la décision de quitter leur maison pour se réfugier au Nord. 

Depuis le 7 octobre, près de 20 000 personnes, majoritairement chiites, ont quitté les lieux et un grand nombre de villages ont été désertés. A Aïn Ebel, il reste presque 25% de la population. [...]

Au-delà de cette crainte sécuritaire, les habitants de la région doivent également faire face aux difficultés économiques. En effet, la plupart des libanais restés dans leur village sont modestes et pour beaucoup dépendant de leur activité agricole. Or, depuis le début du conflit, presque toute activité économique a cessé : les récoltes d’olives ne peuvent pas avoir lieu car les champs sont ciblés par les israéliens et patrouillés par le Hezbollah, les déplacements sur certaines routes sont dangereux, plusieurs commerces ont dû fermer boutique … De plus, une grande partie des femmes et enfants se sont déplacés vers Beyrouth, laissant les hommes payer seuls des loyers importants pour la famille déplacée. 

Si le conflit dure, beaucoup d’entre eux craignent de ne pas être en mesure d’assurer leur survie. 

A noter que 70% de nos enseignants sont allés à Beyrouth et vivent avec deux autres familles dans une seule maison. Ils trouvent des difficultés de connexion et l’ambiance de la maison ne les aide pas même pour assurer des cours en ligne. Ce qui fait, que leurs dépenses sont multipliées et qu’ils ne sont pas à l’aise. 

Cette fuite de la population impacte également l’école des sœurs des Saints Cœurs d’Aïn Ebel. En effet, depuis l’entrée du Hezbollah dans le conflit, l’école a été fermée et n’a pas rouvert depuis. Ainsi, la direction doit faire face aux défauts de paiement de scolarité de beaucoup de familles tout en tentant de continuer à payer les salaires des professeurs forcés de dispenser l’enseignement à distance. […] 

A ces difficultés pécuniaires s’ajoute la crainte de la fermeture définitive de l’établissement impliquant d’abandonner près de 1000 élèves dont 80% issus de milieux défavorisés. En effet, l’école d’Aïn Ebel joue un rôle éducatif essentiel dans une région pauvre dans laquelle l’école permet aux jeunes libanais d’accéder à une éducation de qualité sans condition. Par ailleurs, l’établissement accueille également près de 60% d’élèves musulmans. Comme toutes les écoles chrétiennes au Liban et d’autant plus dans une région à majorité musulmane, l’école de Aïn Ebel assure la transmission de valeurs vectrices de tolérance et de vivre ensemble sans lesquelles la singularité du Liban risquerait de disparaître. [...]

Afin d’assurer la survie de notre école chrétienne en ce temps de crise et d’incertitude, il est nécessaire d’apporter aux enseignants une aide financière au plus vite. Grâce à cette aide, l’établissement pourra continuer à assurer sa mission auprès des 505 familles du village et 950 élèves, les encourageant à rester sur leurs terres ou à revenir malgré l’angoisse que suscite le conflit qui s’accélère sous leurs yeux. […] 

Voilà brièvement ce que notre école vit dès le début de la guerre. La nuit, nous n'arrivons pas à dormir à cause des bombardements ou de la voix des avions et durant toute la journée nous sommes connectés sur TEAMS pour faire le suivi auprès des enfants, des enseignants et des parents. Nous comptons sur vos prières. 

Mars 2023

Je viens par de mail vous confirmer la livraison des deux valises de médicaments ainsi que leur liste. Je ferai cette semaine le pointage avec le médecin du village, le docteur Matar. 

Un grand merci au nom de tous ceux et celles qui vont en profiter surtout dans cette période où les médicaments sont devenus trop coûteux en raison du taux de conversion. A noter qu'il y a eu une hausse de 20 000 LL en une seule semaine pour 1 dollar !!!  J'imagine les visages des malades qui vont recevoir les médicaments. Soyez sûrs qu'il y a toute une chaîne de prière à vos intentions ainsi qu'à chaque personne qui a aidé à nous donner les médicaments.

Une bonne nouvelle, c'est qu'il y a un écho positif dans les villages aux alentours suite à l'engagement et à la motivation des jeunes pour les deux groupes « Fratelli Tutti » et le « Groupe Missionnaire ». En outre, les élèves et même les jeunes du secondaire sont très engagés dans la chorale de l'école, chose nouvelle dans la région ! C'est pourquoi il y aura une série de formation pour les deux groupes, une journée et un camp pour chacun : le samedi 18 mars, le mardi 21 mars, un camp le 28 et 29 mars ainsi qu'un autre camp de formation le 4 et le 5 avril.

Malheureusement, je vous écris maintenant et j'entends les bombardements dehors, il paraît qu'il y a eu une attaque israélienne au village très proche de nous! 

C'est le dilemme qu'on vit au Liban ! On ne sait jamais à quelle heure tout s'éclate.

Décembre 2022

Malgré un contexte économique difficile, le récital de Noël avec nos 100 choristes était une très grande réussite dans toute la région. J'ai reçu des échos positifs de tous les villages puisque les 100 choristes sont des musulmans et des chrétiens qui ont chanté Noël en 5 langues en présence de leurs parents, leurs enseignants et le chef d'État-major de la Finul au sud du Liban le général Helluy.  2500 personnes ont suivi le récital LIVE sur Facebook de l'école, ce qui a donné de la fierté à tous nos élèves. Grâce à Dieu et aux efforts de tous nos enseignants, l'école continue à avoir des échos positifs jusqu'au point où les parents voudraient inscrire leurs enfants dès maintenant pour l'année prochaine surtout quand ils ont su que nous avons, malgré nous, refusé plus de 120 dossiers cette année faute de place.

Je ne sais pas si vous avez entendu la mort des deux militaires irlandais de la FINUL suite à une attaque au sud du Liban dans une région chiite et les malentendus répétitifs avec les habitants du village de Rmeich à côté d’Ain Ebel. En cette période, je prie le Seigneur à l'intention de tous nos bienfaiteurs qui aident cette région qui continue à recevoir des coups de temps en temps !

Noël 2022

Malgré un contexte économique difficile, l'école a, cette année encore, pu se réjouir du taux de réussite excellent de ses élèves. Le dévouement des professeurs, allié au dynamisme de la directrice Sœur Maya, a permis de surmonter bien des difficultés. La réputation de l'école ne faiblit pas, entraînant une demande toujours croissante d'inscription parmi la population des villages environnants. Plusieurs défis sont épinglés: pouvoir augmenter le nombre d'élèves en classe primaire, assurer la formation des enseignants, permettre la remédiation des élèves en difficultés d'apprentissage, aider les familles en difficulté à payer les frais de scolarité, financer les réunion et camps de formation des différents groupes d'élèves (Fratelli Tutti, bien-être, missionnaire...). Loin de désespérer dans un pays où tout s'effondre, l'école d'Aïn Ebel reste résolument tournée vers l'avenir.

Eté 2022

Le camp d’été du groupe Fratelli Tutti au Caza de Jezzine.

Le groupe Fratelli Tutti a été créé cette année au départ d’un groupe de jeunes du secondaire et a pour mission de développer et de promouvoir la fraternité et l’amitié sociale dans notre monde d’aujourd’hui. Leur camp d’été a bénéficié du soutien de la Commission de Coopération au Développement (CCDR) de la Commune de Rixensart. Nous remercions vivement celle-ci.

 Le Caza de Jezzine - situé à 73 km de Beyrouth - abrite la plus grande forêt de pins pignons du bassin méditerranéen. Sa population est estimée à 20.500 habitants répartis sur les 56 localités du Caza (Qada'a), fortement touchées par l’émigration interne et externe.

Pâques 2022

Nous avons reçu de nombreux témoignages en provenance de l'école d'Ain Ebel relatant les difficultés actuelles de la vie au Liban, mais aussi exprimant leur attachement à leur institution scolaire. En voici quelques extraits:

Une maman, ancienne de l'école

"Plus qu’un établissement scolaire, ce collège est une institution. Une institution construite par nos anciens, et un lieu d’héritage de nos traditions villageoises ainsi que des valeurs de l’effort, de la persévérance, de l’audace, de l’excellence et du lien social.  Le Collège est imprégné également par les valeurs profondément humaines qui animent les Sœurs des Saint-Cœurs, et incarne ainsi pour moi le Liban de mes rêves." Lama Sader

De professeurs

"Mon histoire avec l'école a commencé il y a très très longtemps... Je me rappelle bien aussi lorsque la guerre civile a éclaté dans la région ; on n'est plus allé à l'école .... Deux ans après, lorsque le calme s’est rétabli, et c’était pendant les mois d’été, les Sœurs qui étaient là nous ont appelés, nous - enfants du village, pour nous faire rattraper ce que nous avions raté à cause des circonstances et pour sauver notre éducation." Maha Farah

"La crise économique multidimensionnelle a paralysé le Liban dans tous les domaines et les secteurs. Pire encore dans le secteur éducatif. C’est maintenant qu’on peut vraiment définir l’enseignement comme mission, car c’est maintenant que l’enseignant travaille presque gratuitement. Il donne et se donne entièrement....On n’est pas resté les bras ballants, se laisser aller avec le courant. Au contraire, on a créé un petit monde dans le nôtre, qui nous permet de vivre sainement cette crise criminelle, en transformant cette charge négative en des actions positives. Les contraintes sont présentes et menaçantes, mais la volonté et l’espoir le sont aussi !" Juliana Makhoul

D’adolescents du secondaire

"Je sens cela pour la une première fois dans ma vie - je pense que c’est un peu tôt - que je dois être empathique et solidaire avec mes parents.... Je suis tellement consciente que le seul chemin qui va m’aider à changer mon avenir et à cueillir le fruit de toutes ces années de scolarité c’est l'éducation... Arrive-t-on un jour où on sera privé de l’éducation, ou choisir entre la famine et l’alphabétisme ?"  Olivia Khreizat

"Aujourd’hui, aller à l’école devient un rêve et te coûte les yeux de la tête. Ce droit qui était presque gratuit avant quelques années, semble être préservé de nos jours aux « riches » seulement... C’est la persévérance qui compte et nous la remarquons bien dans notre école. Nous nous sentons excavateurs de l’éducation, en effet l’entraide vainc toute angoisse."  Clarita Alam

"Je suis en fait plus motivée pour aller à l'école (même avec la crise du carburant qui sévit ces jours-ci), surtout, sachant combien je dois travailler pour le maximum pour obtenir de bonnes notes afin que je puisse en profiter, tout en veillant à ce que l'argent que ma famille et moi essayons trop fort de fournir pour mon éducation, ne soit pas gaspillé." Graziella Khreich

D’enfants de la section primaire

"Pour moi cette école que j’aime a construit la base de ma vie ; peut-être, l’année prochaine,  je ne serais pas ici ... Quand j’imagine cela, je sens de l’amertume et je rêve d’un miracle qui pourrait tout changer. Sans mon école, je me sens dirigée vers l'inconnu." Leila Abou Zib 

"Je m’inquiète pour « demain » et j’ai peur que l'école ne soit plus abordable pour moi ... Mais je me dis aussi que rien ne va m’interdire de rêver..Moi je veux devenir un médecin et il n’y a que mon école, l’école des SSCC à Aïn Ebel qui peut me garantir un avenir brillant et réussi." Majd Idris

"Cette année, je remarque qu’il y a beaucoup de problèmes et les gens deviennent pauvres. Nous, à la maison, nous sommes incapables de tout acheter, de tout payer... Mais j’ai une idée : s’il n’y a pas d’essence, je marcherai à pied, de Rmeich jusqu’à Aïn Ebel, jusqu’à mon école, et ici je vivrai pour toujours." Nay Assaf

Noël 2021

Début octobre, sœur Maya nous a communiqué des nouvelles peu réjouissantes de la situation économique au Liban: 

Le salaire minimum était en 2019 équivalent à 450 $; il est passé en 2020 à 135 $, et en 2021 à 34 $. La valeur de la livre libanaise est en chute libre par rapport au dollar.

Et, par conséquent, de l’école: 

  • Une grande partie des frais de scolarité 2020-2021 n’a pas encore été payée;
  • L’Etat n’a pas versé les subventions depuis l’année 2016 !
  • Le salaire des enseignants a perdu plus de 80% de sa valeur;
  • S’il faut payer les enseignants au barème (qui comporte 6 échelons) qui leur est dû avec effet rétroactif, cela coûte à l’école une somme énorme. 
  • Cette situation a entraîné le départ de 20% des enseignants qualifiés;
  • Un grand nombre d’enseignants au Liban sont en grève.

S’y ajoute le problème du transport et de l’énergie. 

  • Un enseignant paye plus 70% de son salaire pour l’essence;
  • Plus que 35 % de nos élèves risquent de nous quitter (malgré eux) à cause de l’augmentation du prix des transports;
  • Le prix de 20 litres d’essence était à 45 000 LL en 2020. Il s’élève à 228,500 LL en septembre 2021 (et ce chiffre est toujours en progression);
  • 2020 : le transport d’un élève coûtait 300 000 LL pour toute l’année; En septembre 2021 il revient à 800 000 LL par élève par mois, soit 800 000 * 9 = 7 200 000 LL.
  • L’année dernière on a payé le fuel au début de l’année : 17 000 000 LL. Cette année, pour commencer le travail, on doit payer70 000 000 LL pour le fonctionnement du groupe (2 ou 3 mois) car on n’a pas d’électricité. 

La volonté reste intacte. 

La communauté des Sœurs qui est restée présente même sous les bombardements avec les habitants du sud du Liban, continue à investir en vue de relever de nouveaux défis et de demeurer un signe d’espérance parmi eux. 

Mais les dernières nouvelles reçues ce 12 novembre sont alarmantes : La crise s’aggrave depuis deux semaines: le dollar à la hausse, les relations diplomatiques avec les arabes de pire en pire, …L’école St Joseph des Saints Cœurs à Aïn Ebel risque de fermer après 140 ans de mission. La mission de la communauté est non seulement éducative mais une cause existentielle qui aide les chrétiens à rester dans leur village au lieu de vendre leur domicile et aller à Beyrouth. 

La solidarité de chacun reste plus que jamais indispensable.

Pâques 2021. Fidèle et persévérante

Depuis mars 2020, le confinement consécutif à la crise du Covid 19 a bouleversé tout le système éducatif au Liban. Les cours en présentiel sont suspendus et sont remplacés par les cours à distance. La situation politique, économique et financière s’aggrave de jour en jour. Les élèves se trouvent face à un ensemble de problèmes qui les empêchent souvent à suivre clairement les explications :

  • · La mauvaise connexion à l’internet au Liban
  • · Les coupures répétées et fréquentes du courant électrique.
  • · L’absence des moyens technologiques. La majorité des élèves de condition très modeste n’ont pas les moyens financiers pour acheter des ordinateurs ou des laptops.
  • · La tension élevée au sein des familles suite à l’effondrement de la monnaie libanaise (1$ équivaut à 14 000 Livres Libanaises) et à la pénurie des nutriments primaires.

Que dire des périodes via Zoom durant lesquelles les élèves restent seuls à cause de la mauvaise connexion chez l’enseignant !

Bref, la plupart des écoles au Liban sont vraiment au pied du mur. Malgré ce tableau noir, l’école Saint Joseph des sœurs des Saints Cœurs Ain Ebel continue sur sa lancée, fidèle à sa mission et persévérante jusqu’au bout.

Puisque nous croyons énormément que le moment de sacrifice et de douleur est le succès pour le reste de notre vie, alors nous avons décidé de continuer à rêver et à espérer : plusieurs initiatives sont mises en place pour garantir la continuité pédagogique. Des formations qui s’adressent autant aux enseignants qu’aux élèves sont maintenues tout au long de l’année, des échanges bihebdomadaires sont maintenus entre la direction et les enseignants pour améliorer les pratiques pédagogiques, des liens maintenus avec les parents pour évaluer la stratégie de travail, des projets et des concours centrés sur le thème de l’ESPERANCE sont lancés auprès des élèves pour développer leur autonomie et leur responsabilité et devenir ainsi des acteurs de leur destin et de leur apprentissage.

Nous savons toutes et tous que l’enseignement en 2021 nécessite de mobiliser des nouvelles compétences et potentialités pour répondre à la transformation pédagogique. Pour cela,

  • · Deux plateformes sont utilisées par notre collège pour permettre aux élèves d’accéder à des vidéos créées par les enseignants ou pour envoyer des devoirs.
  • · Des rencontres sont organisées via Zoom pour permettre aux élèves de communiquer directement avec leurs enseignants et poser des questions pour approfondir les notions.
  • · Des rencontres de remédiation sont privilégiées pour aider les élèves ayant des difficultés d’apprentissage.
  • · Des formations sur plus de 10 différentes applications ont été données aux enseignants et aux élèves pour que l’enseignement en ligne soit plus interactif et motivant.

Notre école qui a une très bonne réputation et une grande expérience dans l’éducation qui date depuis plus de 135 ans a eu des échos très positifs cette année grâce à la stratégie de travail. Mais malheureusement elle est aussi affectée par la crise qui touche les parents et les enseignants. Plus que la moitié des parents de nos élèves sont sans travail ou avec des demi-salaires depuis plusieurs mois. Le contrôle des capitaux instauré par les banques ne permet pas aux parents de retirer les frais de scolarité ni d’inscription pour l’année 2021-2022.

Une fois, le président du comité des parents m’a dit : « Les familles, même les plus défavorisées, préfèrent s’endetter plutôt que de mettre leurs enfants dans les écoles publiques !». Bien que notre école fasse l’objet de la fierté et de prestige de nos élèves dans la région, plusieurs familles risquent de retirer leurs enfants à la fin de l’année et se trouvent incapables de payer leur dû si la conjoncture économique continuera de se dégrader. Par conséquent, nous serons obligés à réduire les salaires du personnel, à noter que les salaires des enseignants ont perdu plus de 80% de leur valeur.

Malgré les conditions difficiles, je rends grâce au Seigneur pour l’engagement de nos enseignants, les HEROS du monde moderne, qui ont montré un professionnalisme assez élevé et un esprit d’appartenance remarquable. Ils continuent à garder le cap, à être les libérateurs des esprits et les illuminateurs des intelligences. Ils donnent des initiatives, de nouvelles idées et opportunités pour enflammer l’imagination de leurs élèves et inculquer l’amour d’apprendre. C’est grâce à eux et au suivi des responsables des cycles que notre école continue à assurer le meilleur service pour la région et contribue à la construction d’un meilleur avenir pour les jeunes.

Sœur Maïa El Beaino

Les élèves de 6ème ont préparé un calendrier de l'Avent https://xd.adobe.com/view/2ec6d209-9f91-48d5-5f9a-fd28de140743-58f7/

Noël 2020. Des échos de l'école

Crise financière sans précédent au Liban; arrivée, en 2011, d’un million et demi de réfugiés syriens ; corruption au niveau de toutes les instances de l’Etat ; taux de pauvreté effrayant ; effondrement de la monnaie libanaise ; chômage dépassant les 50% de la population ; double explosion sur le port de Beyrouth ; mesures de confinement face au Covid-19 ; jeunes libanais, désespérés de la classe politique, pliant leurs bagages pour l’émigration ; fermeture de 4 écoles catholiques et licenciement de 500 enseignants, … bref, la colère des libanais est à son apogée.

Enseigner et éduquer, n’a jamais été une tâche facile, mais aujourd’hui il s’agit d’un véritable défi. Faut-il céder au pessimisme ambiant ou considérer que ce défi peut être relevé ?

A l’instar du Sphinx, le Liban renaît toujours de ses cendres. Malgré cette série de drames, de désespoir et d’incertitudes que nous traversons, nous restons confiants dans la capacité de notre cher pays à faire face aux difficultés. Nous continuons à « espérer contre toute espérance ». Nous continuons à investir dans l’éducation et le développement des capacités de la jeunesse. Nous continuons à faire de nouveaux choix malgré le tableau noir que nous présente le pays.

Face à tous ces défis, l’école Saint Joseph des sœurs des Saints Cœurs à Ain Ebel - Liban continue cette année aussi, comme elle l’avait toujours fait, depuis 136 ans, à cheminer avec efficacité et avec force vers la réussite de tous dans la dignité et l’égalité des chances, sans distinction. Une école qui essaie toujours de s’aligner aux nouveautés du siècle. Une école qui vise toujours l’excellence, en adoptant des méthodes actives et une approche réflexive avec les élèves.

Nous adoptons cette année l’enseignement hybride, entre présentiel et à distance;  c'est pourquoi nous avons assuré la formation de toute l'équipe éducative en vue de développer leurs compétences numériques et technologiques. Mais cet enseignement est difficile à appliquer si l'Etat libanais n'assure pas ses responsabilités :

  • Problèmes de la mauvaise connexion internet chez les élèves,
  • Coupure d’électricité,
  • Frais des ordinateurs et tablettes (le lap top qui coûtait 600 000 LL depuis quelques mois coûte actuellement 3.200 000 LL)
  • Frais du matériel scolaire, cahiers, papiers et stylos,
  • Frais des produits sanitaires contre le Coronavirus …
  • Obligation d’établir un nouvel horaire chaque dimanche soir, tout dépend des zones rouges déclarées et des disponibilités des enseignants.

A l’instar de toutes les écoles affectées par le départ d’un grand nombre d’élèves vers l’enseignement public, notre école se trouve dans une situation financière très difficile. L’Etat refuse de verser les subventions depuis 2014. A noter que les impayés des écolages de 2019-2020 s’élèvent à de grande somme ! Nous sommes au bout du rouleau !

La communauté des sœurs restée présente au sud du Liban avec les habitants du village, malgré les bombardements et prise entre l’étau d’Israël et le Hozballah, continuera à investir en vue de relever un nouveau défi et de demeurer un signe d’espérance pour eux. Les sœurs ne ménageront aucun effort pour que l’école continue à assurer sa mission comme elle l’a toujours fait.

Depuis des années, un tissu de relations uniques a uni l’association « Les Enfants des Cèdres » avec la communauté des sœurs à Ain Ebel, relations qui se traduisent principalement par ce que nous avons de plus précieux : l’éducation de nos élèves qui « est l’une des voies les plus efficaces pour humaniser le monde et l’histoire » comme l’affirme le Pape François.

C’est grâce à votre association et à d’autres personnes aussi généreuses, que nous pourrons continuer à bâtir un avenir meilleur pour les 889 élèves chrétiens et musulmans avec qui nous travaillons quotidiennement.

Au nom de toute la communauté de l’école Saint Joseph nous vous remercions pour votre soutien.

Sœur Maïa

Septembre 2020 : des changements à Aïn Ebel

La lettre de Sr Joséphine

C’est avec un immense plaisir que je vous écris, pour la dernière fois comme responsable de cette école que vous chérissez et aidez depuis des années, pour vous communiquer la raison de mon départ d’Ain Ebel. Il était temps de quitter cette école après avoir passé deux mandats de 6 ans, + 1 an pour m’occuper d’une autre école qui risque la fermeture : ses effectifs faibles, sa situation budgétaire déficitaire et son taux de réussite au brevet très bas. A la demande de notre supérieure générale (vu ma réussite à Ain Ebel) d’aider cette école à reprendre vie si possible, j’ai accepté volontiers, comptant sur la Providence et sur la prière des amis.

Bref je vais avec joie et grande paix pour y travailler espérant réussir et sauver cette nouvelle école toujours au sud Liban, car Jezzine est une petite ville chrétienne et dont les habitants sont de situation pécuniaire modeste ou pauvre...

Pour ce qui concerne la nouvelle responsable : Sr Maïa est très capable, instruite, bon esprit missionnaire, dévouée et aimant le faible et le démuni. J’ai accepté volontiers mon départ quand j’ai appris sa nomination, afin qu’elle continue dans le même esprit et le même dynamisme cette belle mission dans cette région si difficile. Notre école est devenue et va demeurer, avec l’aide de Dieu, un centre de rayonnement chrétien et culturel dans ce milieu pluraliste.

Je termine en réitérant mes sincères remerciements pour tout ce que vous avez fait et continuerez de faire aux enfants des cèdres. Cordialement.

Mars 2020, des nouvelles de Sœur Joséphine : 

J’espère que tous, amis et bienfaiteurs, êtes en bonne santé dans ce temps d’épidémie.
Je vous écris ce petit mot pour vous donner de nos nouvelles. Eh bien, elles ne sont pas si bonnes. L’école est fermée depuis déjà un mois et quelques jours. Pas d’âme qui vive. Le silence dans ses enceintes, en ce temps qui court, fait mal au cœur... Nous sommes enfermés, chacun dans sa maison… La seule activité qui nous reste à faire est l’enseignement à distance. Les élèves des cycles petit et grand primaire, reçoivent leur agenda par semaine par Mail. Les élèves du complémentaire et ceux du secondaire suivent des cours par l’application de Microsoft Team. (offerte par MS pour cinq mois gratuitement). Les professeurs dispensent leurs leçons préparées et programmées d’avance de leurs maisons et les élèves les suivent sur leurs portables ou sur leurs ordinateurs. Un moyen de terminer le programme aux élèves. En attendant et espérant un retour proche de nos élèves à une vie scolaire normale.
Nous demandons avec insistance à Dieu notre Père de nous donner des jours meilleurs…

Je termine en vous assurant, que malgré tout, la flamme de l’espérance reste flamboyante dans nos cœurs et nous espérons contre toute espérance. 

Et comme nous marchons vers Pâques je vous souhaite à vous tous et à chacun en particulier : joyeuses et saintes fêtes de Pâques.

Je vous embrasse tous et vous porte dans mes prières comptant sur les vôtres.

Sœur Joséphine nous écrit en octobre 2019:

L’effectif de notre établissement, pour cette année, a diminué presque de 70 élèves. La cause fondamentale est le manque de locaux disponibles pour accueillir de nouveaux élèves. Car notre faible budget ne nous a pas permis d’ajouter une seule salle pour accueillir les élèves déjà présents à l’école et qui allaient passer à une classe supérieure.… Il fallait au plus vite trouver une solution. Laquelle? Nous avons décidé de supprimer une classe de jardin d’enfants pour placer l’EB4 à leur place. Donc n’accepter que 70 nouveaux élèves pour les tout petits et ne plus faire que 2 classes (au lieu de 3). Cette décision fut prise à contre cœur. Refuser des élèves dont les parents revenaient sans cesse pour solliciter une place pour leurs enfants n’était pas chose agréable et facile pour nous.

Nous avons commencé l’année scolaire le 3 septembre pour les années d’examens officiels (Brevet et Terminales) Les autres groupes ont suivi du 10 jusqu’au 20 septembre. Tous les élèves, petits et grands, sont venus le cœur rempli de joie et cela se lisait sur les visages et dans les yeux. L’adaptation s’était faite rapidement.

Mais malheureusement le 17 octobre, la situation politique s’est dégradée, suite aux impôts que le gouvernement voulait imposer au peuple déjà très pauvre. Les grèves et les manifestations ont rempli les rues. Du fait même, les écoles ont fermé leurs portes jusqu’à nouvel ordre…

Les parents, dont les enfants fréquentent notre école, vivent une situation pécuniaire de plus en plus difficile, suite à la crise économique. Ils sont, au départ, pauvres et les accabler de nombreux impôts, injustifiables et insupportables, va les appauvrir davantage. Dans notre établissement scolaire, la majorité des familles n’a pu régler toute la scolarité de l’année écoulée (2018/2019) ; outre la centaine d’élèves qui sont scolarisés gratuitement.

Notre école, qui vise l’excellence a atteint, grâce à Dieu, de très bons résultats à tous les niveaux et elle continue sa mission avec joie et espoir en des jours meilleurs, malgré les grandes difficultés matérielles. Et rien ne peut enlever de nos cœurs l’empathie vis-à-vis des gens pauvres qui nous entourent et la volonté tenace d’avancer en comptant sur la Providence.

Je termine mon message en vous disant notre grande gratitude pour votre affection et pour toute la peine que vous vous donnez pour nous venir en aide.

Cordialement

Entretemps, la situation politique s’étant apaisée à la suite de la démission du gouvernement, les écoles ont pu rouvrir début novembre.

Le 11 juillet 2017 

Sœur Joséphine nous a communiqué les brillants résultats des élèves du collège d’Aïn Ebel : « Les élèves du brevet au nombre de 36 ont tous réussi. 20 d’entre eux ont obtenu 60/60 en Maths et 19 ont obtenu 20/20 en physique. Les notes de français ont été les meilleures au Liban. Les terminales ont également tous terminé avec fruit, tant les « Mathélèmes » (5 sur 7 ont une mention Très Bien et les 2 autres une mention Bien) que les élèves de Sociologie et économie et de Science expérimentale. Nous sommes au comble de la joie, élèves, parents, professeurs et direction. »

La lecture de la lettre, reçue le 9 novembre 2017, nous interpelle. La directrice nous écrit : « C’est un immense plaisir pour moi et toute l’équipe éducative de vous envoyer ce message. Notre école va de l’avant et récolte des succès l’un après l’autre. Suite aux résultats officiels, une de nos élèves s’est classée quatrième au Liban et a été admise gratuitement à l’université américaine LAU (Lebanese American University) pour entreprendre des études de médecine gratuitement avec hébergement et 500 dollars chaque mois pour argent de poche. Une autre élève aussi a été première au Sud Liban et inscrite gratuitement à l’université Saint-Joseph. Un autre a gagné un voyage en France pour une semaine ».

Les succès officiels de ces élèves libanais que nous soutenons moralement et financièrement depuis 2009 ne sont pas le fruit du hasard mais le résultat du projet éducatif mis en œuvre par la directrice et les professeurs : – éducation à la paix – éducation au vivre ensemble – respect des différences entre chrétiens et musulmans – ambiance pacifique joyeuse et sereine qui règne au quotidien dans ce collège (maternelles, primaires et secondaires). Cette performance existe malgré le sort réservé à ce petit pays qui passe régulièrement de crises en crises (voir l’actualité toute récente), malgré encore – la présence étouffante des Syriens – les subsides rabotés et toujours en retard – l’école qui ne s’en sort plus pour aider financièrement les parents majoritairement pauvres – et bien d’autres choses encore.

Et sœur Joséphine d’insister courageusement envers et contre tout : « Nous ne sombrons pas dans le désespoir. Nous continuons d’espérer contre toute espérance ».

Un cri de foi qui ne peut être qu’un précieux encouragement. Pour terminer sa lettre réconfortante, sœur Joséphine remercie chaleureusement tous les membres de notre association et tous les bienfaiteurs. Elle nous demande de prier pour le Liban et nous assure de ses prières.

Charles Thirion, président

Sœur Joséphine nous écrit, le 22 octobre 2016

C’est toujours pour moi un petit bonheur de vous donner des nouvelles de notre collège. Ce collège, que vous chérissez et qui vous reste très  attaché et reconnaissant,  prend de plus en plus de l’essor. Dieu veille sur nous et sur tous ceux qui fréquentent notre collège. Dans son grand amour Il nous donne la force et le courage d’aller de l’avant. La rentrée cette année était un peu plus calme et moins angoissante que celle écoulée. Le nombre a augmenté. Un bon signe. Les gens sont satisfaits de notre éducation… Cela va me demander plus de fatigue, de veille et de dons de soi. Je suis prête. Dieu m’aidera dans cette belle mission. A voir les enfants, petits et grands, si heureux d’être dans ce collège me remplit le cœur de joie, me donne beaucoup de consolations et me porte à rendre grâce à Dieu pour tout ce qu’il fait en moi et par moi dans ces moments durs que vit notre cher Liban. 

Les classes maternelles sont au nombre de 9 classes: 3 petit jardin, 3 grand jardin et 3 12èmes.

Et comme le bâtiment qui contient préscolaire et  élémentaire (primaire) ne possédait pas des salles disponibles pour contenir les 12èmes, nous avons transféré celles-ci dans  trois classes aménagées dans le bâtiment des  grands. Quant aux classes du primaire, elles sont réparties en 13 groupes: 3 EB1 (=enseignement de base, 1ère année), 2 EB2, 2 EB3, 2 EB4, 2 EB5 et 2 EB6.

Le nombre d’élèves dans chaque classe varie de 36 à 40.
Dans les classes complémentaires, ils sont 45 élèves en EB7 (faute de bons professeurs pour les diviser dans deux classes). En EB8, ils sont 36 élèves et en EB9 (le brevet), 37 élèves.

Les classes secondaires comportent trois classes : La seconde, 36 élèves, la première, 37 élèves et la terminale, 34 élèves. Cette dernière compte les trois branches SV (science de la vie), SG (science générale), SE (Sociologie et économie).

Notre projet pour cette année est de placer dans chaque classe du primaire un tableau interactif, vu que les livres du primaire sont déjà numériques.

Quant aux activités pédagogiques, elles sont nombreuses et, en avril, nous aurons, si Dieu le veut, une semaine culturelle faite d’activités culturelles et artistiques pour toutes les  classes.

Je vous dis mes profonds remerciements à chacun des membres de votre chère association pour l’affection et l’intérêt que vous nous portez à nous et à nos élèves.

Le 8 août 2016

Notre école prend de plus en plus de l’essor. Nous sommes presque à 1000 élèves. Nos résultats aux examens officiels sont à 100% de réussite et aussi à l’admission des grandes universités de Beyrouth. Nous sommes reçus au label international “France éducation”, un certificat d’adhésion livré par le ministère de l’éducation française. Dieu, merci pour toutes les grâces qui abondent sur cette école.

En avril 2016

Très chers Amis,

Je suis toute contente de partager ma joie avec vous, parce que c’est grâce à vous et à votre soutien humain, matériel et spirituel que notre collège de Saint Joseph prend de plus en plus d’essor et récolte les succès l’un après l’autre…

En fait, nos élèves ont gagné à une compétition de langue française organisée par le contingent français. Le prix est une semaine en France des quatre élèves participants avec la directrice du collège. De plus les grands de la classe de première ont gagné à une compétition de Robotisme, organisée à l’échelle nationale. 45 écoles ont participé… Nos élèves ont été classés premiers pour le projet et quatrième pour la réalisation des missions à exécuter par le robot. Ils ont été habilités à participer à la compétition des pays arabes et s’ils gagnent ils participeront à la compétition internationale. Dieu, merci, pour les consolations qu’Il nous accorde et qui nous aident à aller de l’avant et à réaliser plein de projets dans l’intention d’occuper nos élèves à des choses saines, agréables et profitables. Ces projets les aident à se fixer des objectifs intéressants et les éloignent de l’ambiance  morbide que vivent leurs parents à cause de la situation en Syrie et dans les pays de la région.

Notre travaillons avec beaucoup de courage que nous puisons dans les cœurs de Jésus et de Marie, et nous essayons de semer, en les cœurs de nos élèves, la joie et l’amour de la vie. Et nous cultivons en eux le sens profond de l’espoir en des jours meilleurs…

Tout en terminant ce petit message, je demande à Dieu, chers amis, de vous donner la vie et la bonne santé pour qu’un jour proche vous puissiez vous rendre à Aïn Ebel pour admirer la grande transformation de ce collège de Saint Joseph (que vous aimez tant et qui vous reste fidèle et reconnaissant) à tous les niveaux. Je voudrais, pour terminer, vous saluer et vous remercier vous et tous les chers membres de l’Association pour tout ce que celle-ci a réalisé de projets au sein du collège et toute l’aide humanitaire à des familles dans le besoin au village d’Aïn Ebel.

Je vous embrasse et vous confie à Saint Charbel (notre saint libanais)

Cordialement,

sr Joséphine

Le message de Noël de Sœur Joséphine Nasr

Très chers amis des Enfants des Cèdres,

Tout en vous écrivant cet email ce soir, je vous souhaite de tout cœur une bonne santé. De plus, je voudrais vous dresser un petit tableau de la situation de notre école. Notre école, grâce à Dieu, se trouve en bonne santé. L’augmentation de l'effectif en est le signe. Mais la situation politique et sécuritaire au Liban rend parents, professeurs enseignants et élèves inquiets et anxieux. A cette situation interne s'ajoute la situation de violence dans les pays environnants. Notre rôle, au sein de l’école devient de plus en plus dur et difficile.  Car le nombre de nos élèves a augmenté de 150 élèves, dont une centaine au petit jardin. Cela nous a demandé, durant l’été, de créer trois classes nouvelles fonctionnelles et dignes de l’enfance. 

Mais, à présent, il faut se mettre en quatre pour créer un climat agréable et pacifique et lutter contre cette atmosphère lugubre et noire… Notre amour pour ces petits, que Dieu nous confie, nous aide à essayer de leur créer un climat scolaire agréable et pacifique... C’est dur, même très dur, mais notre confiance en la Providence nous donne assez de courage pour poursuivre notre mission. NOUS SURVEILLONS sérieusement les entrées et les sorties de notre école de peur d’un attentat ou actes violents… Et, nous essayons de multiplier des activités saines et de tout genre afin de semer la joie et la paix d’abord dans les cœurs de nos enfants, de ceux de nos professeurs et dans ceux de leurs parents. Grâce à Dieu notre action se fait sentir et donne des résultats positifs.

Nous vous remercions de tout cœur de votre dernière donation, Elle va me permettre de faire des heureux pour la fête  de la nativité. Tout en vous remerciant du fond de mon cœur pour tout ce que votre chère association fait pour notre école. Et grand merci pour toute la peine que vous prenez pour nous venir en aide. Et puisque nous marchons pour Noël, je vous souhaite une bonne préparation pour cette belle fête.

Cordialement,

Sr Joséphine Nasr